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Portrait d’un fonds qui mise avant tout sur les entrepreneurs : Kima Ventures

Iriantsoa Razafinome
Ressources
December 10, 2025

Jean de La Rochebrochard, Managing Partner de Kima Ventures a reçu nos membres lors d'un Reverse Pitch sans filtre. 

Avant les tableaux Excel et les métriques parfaites, il y a surtout une rencontre humaine. Kima Ventures s'est construit autour de cette idée : soutenir des fondateurs ambitieux, parfois encore en construction, mais capables d'apprendre vite et de bien s'entourer. Jean de la Rochebrochard et son équipe voient passer beaucoup de dossiers, mais ce qu'ils cherchent avant tout, ce sont des entrepreneurs avec lesquels ils ont envie d'avancer dans la durée.

Jean pose le contexte dès le départ : "Avoir une boîte de 1Mds n'est pas la norme." Kima ne court pas après la licorne parfaite ou le pitch miracle. Ce qui compte, c'est de comprendre son marché, savoir où on progresse, et construire une équipe qui tient la route.

Derrière Kima, il y a aussi l'empreinte de Xavier Niel, figure centrale de la tech française, qui a voulu un véhicule d'investissement capable de jouer très tôt aux côtés des entrepreneurs. Kima s'inscrit dans cette lignée : un fonds qui va vite, qui prend des risques en amont, et qui assume une conviction forte dans le potentiel des founders francophones, basés en France comme à l'international.

Un filtre exigeant, pensé pour les founders

Kima Ventures se positionne sur l'amorçage (seed) et les premiers tours, avec un rythme d'environ 100 nouveaux investissements par an et un ticket standard autour de 150 000 euros. L'équipe, composée de quatre personnes, examine chaque semaine environ 250 dossiers pour n'en financer que deux. Ce ratio montre l'exigence du fonds, mais aussi sa rapidité : quand il y a un fit, la réponse tombe en quelques jours.

Les décisions d'investissement peuvent être prises en quelques jours, parfois après un premier échange de 20 minutes. Kima ne cherche pas à tout vérifier à ce stade, mais à comprendre si vous avez réellement saisi la dynamique de votre marché, si vous savez où vous allez malgré les incertitudes et comment vous réagissez aux retours. La détermination a toute épreuve se lit difficilement en si peu de temps, mais le discernement - cette capacité à prendre des décisions justes, vite, au bon moment - se sent assez rapidement.

Les tickets de Kima restent systématiquement minoritaires, entre 0,1% et 5% du capital, et s'inscrivent dans des tours où les startups lèvent en général entre 500 000 et 2 million d'euros ou davantage, le plus souvent en co‑investissement avec d'autres acteurs.

Un pivot assumé vers La French Tech

Au départ, Kima investissait dans des startups du monde entier, avec une forte exposition aux États‑Unis jusqu'en 2017-2018. À partir de 2018, le fonds a choisi de concentrer l'essentiel de ses nouveaux investissements sur des fondateurs français ou francophones, où qu'ils se trouvent.

Ce repositionnement accompagne la montée en puissance de la French Tech : Kima apparaît régulièrement dans les classements des VCs les plus actifs en France (classement SeedLegals), avec une centaine de deals par an et un portefeuille de plus de 900 startups actives sur 1500 investissements au total.

Lire le marché à travers votre réalité

La façon dont Kima lit un dossier est très opérationnelle.

  • Pour une marketplace, le fonds regarde les startups ayant un volume d'affaires d'au moins 50 000 à 100 000 euros avant d'envisager un investissement.
  • Pour un produit grand public, il s'intéresse plutôt à des dizaines de milliers d'utilisateurs quotidiens déjà actifs qu'à une simple courbe de croissance sans retention.
  • Pour la deeptech et l'IA, il faut que l’equipe demontre une appetence et une ambition commerciales relles.

Ces repères correspondent à la thèse de Kima : un fonds généraliste en amorçage, qui investit dans tous les secteurs, mais demande des signes tangibles d'exécution, même modestes. L'idée, c'est de voir comment les entrepreneurs se confrontent au réel et quels apprentissages ont déjà été tirés.

Capital dans la durée, signal assumé

Kima est une SCR (société à capital risque) qui s'inscrit dans la durée plutôt que dans les effets de mode. Depuis 2010, le fonds a investi dans plus de 1 000 startups, avec un objectif initial de 50 à 100 investissements par an, qui s'est stabilisé autour de 100 deals annuels. Le portefeuille total atteint aujourd'hui plus de 900 startups encore actives, ce qui en fait un des acteurs les plus présents sur l'amorçage en France.

Une particularité du fonds : Kima ne réinvestit pas dans les sociétés qu'il a déjà financées. Ce choix vise à ne pas brouiller le "signal" envoyé au marché et à laisser la place aux investisseurs suivants pour les tours ultérieurs. Le fonds fait aussi attention à la structure de capital : céder plus de 20% dès les premiers tours est vu comme un seuil à manier avec prudence, pour que les fondateurs gardent la main sur leur trajectoire.

Dire non sans fermer la porte

Chez Kima, un refus n'est pas forcément définitif. La raison d'un "non" n'est pas toujours résumée en une formule ; elle se comprend au fil des échanges, en regardant le stade, le marché, l'équipe ou le rythme d'exécution. Jean le dit : la vraie raison d'un refus, c'est aux entrepreneurs de la découvrir à travers les échanges. Ce qui fait basculer la décision ? Montrer qu'on progresse, qu'on intègre les retours, qu'on transforme les remarques en exécution. Kima regarde la réactivité : est-ce que vous revenez avec des ajustements tangibles ? Est-ce que vous savez identifier où vous avancez et où vous bloquez ?

📌 À retenir
- Vous, avant vos slides
: Kima mise d’abord sur votre détermination, votre capacité à apprendre vite et à vous entourer, plus que sur un pitch parfait.

- Une réponse rapide
: environ 150 dossiers vus par semaine pour 2 financés, avec des décisions prises en quelques jours quand le fit est là.

- Des critères concrets
:
Marketplace : viser au moins 50 000 à 100 000 euros de volume.
Consumer : viser des dizaines de milliers d’utilisateurs quotidiens.
Deeptech/IA : associer profils tech et ambition sales dès le départ.

- Une logique de signal
: tickets minoritaires (0,1% à 5%), pas de réinvestissement, co-financement quasi systématique, et vigilance sur une dilution supérieure à 20% trop tôt.

- Un partenaire, pas un pilote
: Kima considère qu’un investisseur ne doit pas prendre les commandes d’une entreprise qu’il ne voit que 0.1% du temps ; à vous de garder le volant.

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